Cinq et non trente deux...
Caroline Ménard, une parente d'élève à Lyon, nous écrit à propos de "Le Krach Educatif" :
"Le panorama que vous décrivez, la situation, vos propositions, tout cela présente l'avantage d'être large, cohérent et assez complet (bien que, comme vous l'avouez, vous ne traitez guère que ce qui concerne le collège et le lycée). Mais j'ai une critique : trente deux propositions, c'est trop. Elles ne sont pas d'importance égale. L'autonomie des établissements, c'est certainement plus important que l'introduction de cours de philo au niveau quatrième ! Résultat : vous perdez du percutant ! Faites donc l'effort de dégager et de mettre en discussion disons, par exemple, cinq priorités !"
Caroline, vous avez raison. Tentons l'exercice :
UN : Rétablir le pré-recrutement précoce des enseignants avec un salaire décent dès la seconde année d'université (mesure dont on se rappelle le nom, les IPES).
Et bien sûr rétablir le stage en responsabilité des enseignants en fin de formation.
DEUX : Réévaluer les enseignements préprofessionnels.
Modifier le contenu du Socle de base pour y faire entrer des enseignements pratiques, proposer aux collégiens, dès le niveau de la classe de cinquième, un ensemble d'options préprofessionnelles, littéraires, scientifiques permettant à des élèves aux goûts différents de découvrir et de commencer à suivre des cursus différents, sans pour autant fermer aucune porte.
TROIS : Dissocier la notion de champ d'étude à un niveau donné, et les programmes d'examens.
La définition d'un examen est un contrat. Le programme et les modalités doivent en être strictement définis, dans certains cas par une liste exhaustive des types de questions qui peuvent être posés. Au contraire, le champ d'étude correspondant peut être défini de manière à laisser à l'enseignant et à son établissement une très grande liberté pédagogique.
Quatre : Introduire de la compétence dans le système.
Programmes, examens, évaluations, évaluation du système lui-même, suivi pédagogique des enseignants, tout cela doit être ôté des mains d'une institution à la compétence auto proclamée, et remis à des experts reconnus nationalement et internationalement par leurs pairs.
Cinq : Rendre possible l'autonomie pédagogique.
L'examen national est un rendez-vous. Le chemin pour s'y rendre est libre. Horaires journaliers, hebdomadaires, mensuels et annuels, composition des classes, par âge ou par niveau, globalement ou par discipline, définition des activités (possibilité de l'enseignement dit intensif), collaboration et aide pédagogique entre enseignants, tout cela relève de l'autonomie pédagogique des établissements. Chaque établissement est responsable de ses choix.
Voilà ce que donne la tentative de dégager cinq axes principaux. Bien sûr, maintenant, ce n'est pas assez explicite... Mais quoi ! ? Il faut lire le livre.
Jean-Pierre Boudine et Antoine Bodin